Si vous vous trouvez hors de portée de vue ou de voix d’autrui sur votre lieu de travail, vous êtes considéré par la loi comme un travailleur isolé. Étant davantage exposé aux dangers, ce salarié est en droit de bénéficier d’une protection adéquate durant l’exercice de ses fonctions. Focus sur les réglementations spécifiques dédiées à la protection du travailleur isolé.

Reconnaître les situations à risques

Le travail isolé peut présenter de nombreuses contraintes, tant pour le travailleur que pour l’entreprise. Les principaux risques auxquels ces salariés sont confrontés comprennent entre autres :

Les risques médicaux

Il peut être compliqué pour une personne souffrant de crises d’angoisse, d’épilepsie ou sujette aux vertiges d’accomplir des missions dans un cadre isolé. L’intervention en cas d’accident ou de malaise peut s’avérer difficile pour un salarié présentant des problèmes de santé.

Les risques psychologiques

L’isolement physique et psychique dans le cadre d’une mission peut entraîner chez certaines personnes un sentiment d’abandon. Par conséquent, le salarié est plus vulnérable aux risques d’incidents.

Les risques de violence externe

Le travail isolé peut exposer le salarié aux risques d’agression physique ou verbale. Ces violences sont généralement perpétrées par des clients ou toute autre personne externe à l’entreprise. En raison de l’isolement, il n’y a aucun témoin, ni possibilité d’appeler à l’aide.

Les accidents plus ou moins graves peuvent également se produire lorsque le salarié effectue ses missions seules. Si ces risques concernent l’ensemble des secteurs d’activités, l’agriculture, l’industrie, le transport et les services sont particulièrement exposés aux dangers du travail isolé. C’est pourquoi il est nécessaire de trouver des solutions adéquates pour limiter les risques au sein de l’entreprise.

La législation concernant les travailleurs isolés

Le travail isolé fait l’objet d’une réglementation particulière pour assurer la sécurité du travailleur isolé. D’après l’article L4121-1, anciennement L.230-2 du Code du travail, votre employeur est dans l’obligation de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour assurer votre sécurité votre santé. L’article R4543-19 du Code du travail stipule aussi que le travailleur isolé doit avoir la possibilité de signaler les situations de détresse et de bénéficier d’une aide dans les meilleurs délais. Le salarié est également en droit d’invoquer la faute inexcusable et demander des indemnités complémentaires selon l’article L452-1 du code de la sécurité sociale lorsqu’il est victime d’un accident de travail ou d’une maladie professionnelle causée par la faute ou à la négligence de son employeur, ou par un manquement aux règles d’hygiène et de sécurité.

Les mesures de sécurité pour les travailleurs isolés

Diverses solutions vous sont proposées pour prévenir les risques liés au travail isolé et pour garantir votre sécurité. La formation permet notamment de sensibiliser les employés et d’identifier les limites de leurs compétences face à une situation à risque. Le chef d’établissement doit également mettre en place une organisation de secours afin de réagir efficacement en cas d’urgence. Ce procédé nécessite une étude précise des risques potentiels pour permettre aux secours d’agir dans les plus brefs délais sur le site. Enfin, il est indispensable d’équiper le personnel de dispositifs leur permettant d’alerter rapidement les secours en cas de problème. Au moyen d’un DATI (Dispositif d’Alarme du Travailleur Isolé), le salarié pourra déclencher manuellement ou automatiquement une alerte en cas d’accident ou d’agression.